Conclusion
générale
Au
regard de cette analyse, plusieurs points semblent ressortir.
D’une
part, les liens qui unissent les moniteurs à la structure semblent devoir être
redéfinis pour plusieurs raisons.
Du
fait du changement de conception du travailleur saisonnier,
l’activité étant perçue aujourd’hui avec plus d’objectifs professionnels
que par le passé, la reconnaissance doit retrouver une place prépondérante au
sein des relations gérants / salariés. Elle doit se faire dans le cadre
professionnel mais également dans le cadre social.
Dans
le cadre professionnel, cela passe par accorder au moniteur le crédit
qu’il mérite dans la pratique de son activité et les « retours »
qu’il peut faire. Mais il s’agit aussi d’homogénéiser, de légaliser, de
moderniser des attitudes, des habitudes cautionnées par l’histoire et la
culture du tourisme. Les heures travaillées quotidiennes, si elles ne peuvent
être diminuées (en canyon par exemple, cela paraît difficile de modifier cet
état de fait), doivent alors être conciliées dans une perspective hebdomadaire
ou mensuelle.
Les
salaires, quels qu’ils soient, doivent d’homogénéiser nationalement et ne plus
être dépendants d’une culture locale (ne serait-ce que pour éviter les exodes).
La
réalisation de la convention collective sur le sport est une opportunité à
saisir, tant pour les employeurs soucieux de la qualité de leurs services et de
la pérennité de leurs structures, tant pour les professionnels concernés par
leur statut et leurs conditions d’exercice.
En
terme professionnel encore, pour des prestations de qualité, il importe
d’impliquer le moniteur dans sa relation à la structure. Instaurer un principe
d’ancienneté, intéresser les salariés aux bénéfices de l’entreprise…, sont
autant d’éléments porteurs pour une structure visant à maintenir une équipe
soudée et impliquée pour de meilleures servuctions.
Le
tourisme se doit aujourd’hui d’intégrer les nouvelles valeurs entrepreneuriales
de nos sociétés, sous peine de rester un secteur marginal en mal de
reconnaissance, dénigré par les jeunes.
Au
regard de la qualité des services, l’analyse des entretiens soulève un décalage
entre la représentation du moniteur de ce qu'attend la clientèle, et ce
qu’attend réellement celle-ci. Il est aisément imaginable de concevoir la
problématique à laquelle se trouve confrontée une structure face à cette
situation.
Un
complément de formation pourrait être envisageable afin de pallier ce manque.
Les professionnels en place, les structures ont également un rôle à jouer dans
ce domaine, et ce d’autant plus aujourd’hui, avec la perspective européenne et
la réorganisation de la filière professionnelle. Face à ce constat, les
professionnels peuvent et doivent devenir une force de proposition, et intégrer
ainsi le processus de formation, en vue de sensibiliser les futurs moniteurs à
la réalité du terrain dans leur secteur d’activité. Cette démarche est d’autant
plus envisageable que semble se profiler une volonté de réel partenariat entre
formation et pratique.
Et
enfin, ce document met en avant le délicat problème de l’escalade telle qu’elle
est mise à la vente dans le secteur touristique. En effet, la situation
actuelle ne semble convenir ni aux moniteurs, ni aux clients, et même si des
solutions son envisageable en terme d’attitude et de mise en valeur de
l’émotionnel, il reste que les professionnels (structures et moniteurs) se
doivent de prendre un parti dans le conflit définition des fondamentaux de
l’escalade / mise en produit de l’escalade. Le Bees est un éducateur sportif,
et à ce titre, il doit savoir et définir quels sont les principes essentiels
qu’il souhaite enseigner au travers de sa discipline, et comment les met-il en
œuvre afin qu’ils soient attractifs et satisfaisants pour la clientèle
touristique. Entre dénaturer l’activité pour la rendre collective et à
sensation, et l’enseignement selon des étapes d’apprentissages chronologiques
existe un juste milieu à trouver pour la satisfaction de chacun, où le rôle
d’éducateur du moniteur aurait encore toute sa place.
Bibliographie
-
Discours du Ministre
du Tourisme, www.tourisme.gouv.fr/programsais.2.htm,
2001
-
Boucillat Y.,
« Playdoyer vers une véritable gestion des ressources humaines dans le
tourisme », in Cahier Espaces, n°65, Juin 2000
-
Le Naour A.,
« Les ressources de demain seront humaines », in Cahier Espaces,
n°65, Juin 2000
-
« Gérer les
ressources humaines », fiche réalisée par le CEDAET (conseil, Etude et
Développement des Activités Appliquées aux Entreprises et aux Territoires),
Edisud, 1996
-
Bessy O.,
« Stratégies marketing des centres de mises en forme », in Sport et
Management, Paris, Dunod, 1993
-
Chiland,
« Entretien clinique », Puf, Paris, 1983
-
Ray D.,
« Mesurer, développer la satisfaction clients », Editions d’Organisation,
Paris, 2001
-
Loret A.,
« Génération glisse », Editions Autrement, n°155-156, 1995
-
« Stratégor »,
Editions Dunod, Paris, 1997
-
Ehrenberg A.,
« Le culte de la performance », Edition Calmann Lévy, Paris, 1993
-
Kotler et Dubois,
« Marketing Management, Edition PubliUnion, Paris 1996
-
Corneloup J,
« Sur les styles de pratiques en escalade… des idéologies en
interaction », in Actes du colloque de Chamonix, ENSA, 1989
-
Le Breton D,
« Passions du risque, Edition AM Métailié, Paris, 1991
-
Corneloup J, compte
rendu des intervention module sociologie droit de l’UF3 du BEES 2ème
degré escalade, Chamonix, 1999
-
Vade Mecum de la
formation des cadres, communauté Française de Belgique, Direction générale des
sports, ADEPS, En collaboration avec le Club Alpin Belge et l’Union Belge de
Spéléologie, Commission pédagogique, 1999
-
Maisonneuve J,
« Les dynamiques de groupe », Que sais-je n°1306, Edition PUF, 1999
-
Bourdeau P,
Compte-rendu du module sociologie-droit de l’UF3 du BEES 2 escalade, Chamonix,
1999.