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La foudre(condensé d’Agnès Aubry : membre de la section et
médecin)
Extrait du site de l'ASPTT TOULON http://www.asptt-toulon-rando.com Depuis
la nuit des temps, la foudre effraie les hommes parce qu’elle symbolise la
puissance divine (la colère destructrice, ou la punition) et qu’elle
confronte les hommes au concept du hasard. Il
faut attendre le XVIIème siècle pour que se développe une approche
scientifique de ce phénomène, grâce notamment à Benjamin Franklin.
Aujourd’hui, les météorologues, les physiciens, les ingénieurs d’E.D.F.
(…) collectent des observations précises sur lesquelles sont basées les
connaissances actuelles. La
foudre constitue une forme d’électricité naturelle dangereuse. Cette
brusque décharge électrique, accompagnée d’une explosion (coup de
tonnerre), est responsable chaque année dans notre pays d’une quinzaine d’accidents
mortels. Ces accidents sont collectifs dans un tiers des cas et
plus spécialement graves en région de montagne. Ils surviennent
préférentiellement en été dans le sud de la France. Les Alpes de Haute
Provence sont un des départements les plus foudroyés. Les
effets de la foudre sur l’homme : L’homme
foudroyé subit de graves lésions, dont l’issue est souvent mortelle. En
France, on recense au moins 50 personnes subissant un foudroiement
chaque année. Mais il y en a sûrement plus si on ajoute les personnes
légèrement choquées qui n’ont pas consulté de médecin. Une quinzaine en
meure. Le
décès survient par arrêt cardiaque, ou par arrêt respiratoire. Les
brûlures sont le plus souvent superficielles, car le courant
s’écoule principalement à la surface de la peau. La fusion d’objets
métalliques (boucles d’oreilles, de ceinture…) provoque des brûlures
caractéristiques. La
personne frappée par la foudre peut être simplement commotionnée, avec des
troubles de la conscience plus ou moins prononcés, allant de
l’amnésie de l’épisode au coma profond . Elle peut avoir des
paralysies qui régressent plus ou moins. Le
souffle de la foudre (dit blast) peut engendrer des lésions
internes, au niveau des poumons, des oreilles, du cerveau et des viscères.
Mais il peut aussi provoquer la chute de l’alpiniste, ou du couvreur,
créant un polytraumatisme . Par
ailleurs, il y a des complications retardées : syndrome post
commotionnel, syndrome de stress, surdité, troubles visuels, déficits
neurologiques… Recommandations de
prudence en cas d’orage
De
façon générale, on évitera certaines activités extérieures, du domaine du
sport, des loisirs et du travail : pêche, baignade, bateau, cyclisme,
golf, alpinisme, escalade ; ainsi que des travaux électriques, de
réparations de toitures. Avant d’entreprendre ce genre d’activités, il est
souhaitable de se renseigner sur la météo. En ce qui concerne les
activités qui mettent le corps en contact avec l’eau, on se souviendra que
le corps mouillé, aussi bien que l’eau, sont bons conducteurs de
l’électricité, ce qui favorise le passage de courants relativement
intenses et dangereux. En
randonnée : Il
est impératif de ne jamais s’abriter sous un arbre, surtout s’il
est isolé, ou ne fait partie que d’un petit groupe d’arbres. On peut
démontrer aujourd’hui que le risque de foudroiement d’un arbre isolé est
50 fois supérieur à celui d’un homme debout. En
espace ouvert (champ, pré), ne porter aucun objet, en particulier
métallique, qui émerge au-dessus de la tête : fourche, club de
golf, piolet … ne jamais s’abriter sous un parapluie ouvert. Toute pièce
conductrice doit, au contraire, être abaissée, ou même posée à terre. Par contre ,
l’utilisation du téléphone mobile n’entraîne aucun accroissement du
risque, tout au moins lorsque son antenne ne dépasse pas la tête. Son
volume, même s’il est métallique, reste insuffisant pour attirer la
foudre. Des
personnes se trouvant en groupe doivent s’écarter les unes des
autres d’au moins 3 mètres, pour éviter le risque d’éclair latéral entre
elles ; car le foudroiement d’une personne peut se propager à ses
voisins par une « étincelle ». Il
faut penser à s’écarter de toute structure métallique :
pylônes, poteaux, ou clôtures, afin de ne pas être victime d’une
électrocution par tension de toucher, même si la foudre tombe à distance sur ces
structures. Il ne faut pas
s’abriter dans une cabine téléphonique, évidemment. Il ne faut pas se tenir
debout les jambes écartées, ni marcher à grandes enjambées, car on risque
d’être commotionné par la tension de pas (différence de potentiel créée
entre 2 pieds sur un sol humide), qui décime le bétail parfois.
La
meilleure position
consiste à se pelotonner au sol, en s’isolant le plus possible du sol
mouillé (donc conducteur). On peut par exemple s’asseoir sur le sac à dos,
les jambes repliées sous soi, loin des arbres ou des rochers pointant vers
le ciel. En
pleine forêt, il faut s’écarter le plus possible des troncs, et des
branches basses. Les
huttes de pierre sont de très bons abris, tout comme les chapelles ;
mais il faut s’abstenir d’en toucher les murs ou les piliers, si elles ne
sont pas équipés de paratonnerre. Une
automobile close (non décapotable, sans toit en plastique) est une bonne
cage de faraday. Penser à rabattre l’antenne radio ! Dans
un bâtiment : Ne
pas téléphoner,
car si la ligne est aérienne, elle peut être touchée par la foudre, ou
subir une élévation de potentiel induite par un coup de foudre
voisin ; même si le phénomène se produit loin de l’appareil, la
surtension générée localement se propage le long de la ligne et peut faire
des dégâts, et sérieusement commotionner la personne qui téléphone. Éviter
de toucher des pièces métalliques
telles que les conduites et les robinets d’eau, de prendre un bain ou une
douche, de toucher les machines électrodomestiques. Débrancher
la télé (secteur
et antenne), ou s’en éloigner d’au moins un mètre pour ne pas se blesser
si elle implose. Il en va de même avec l’ordinateur. Une maison protégée
par un paratonnerre et un parafoudre ne court aucun risque .
En
montagne : Les
alpinistes qui se trouvent sur les sommets ou les arêtes sont
particulièrement exposés au foudroiement. Il faut s’éloigner des
pointes et des arêtes dès les premiers signes avant-coureurs d’un
orage : lorsqu’on entend le bourdonnement ou le bruit d’abeilles
caractéristiques de « l’effet de couronne », champ électrique
ambiant intense (comme sous une ligne à haute tension). Il
faut rapidement se réfugier sous un ressaut
qui doit dominer d’au moins 5 à 10 fois la hauteur du sujet. S’éloigner d’au moins
50 mètres d’un pic, en dénivelée. Ne
pas se plaquer contre une paroi,
surtout si elle est humide, car elle est conductrice. Pour la même raison,
il ne faut pas se réfugier dans une faille, ou au fond d’une grotte. En
restant debout près de l’entrée d’une grotte, on risque de provoquer
l’amorçage d’un arc électrique entre le plafond et la tête. Il faut se
tenir accroupi le plus loin possible du plafond, des parois et du
fond. Pour
les grimpeurs surpris par l’orage au milieu de la paroi, la meilleure
façon de se protéger est de s’arrêter sur une vire, de se vacher solidement (pour éviter la chute, si le
grimpeur est commotionné, ou éjecté par le souffle), de s’accroupir en
boule sur son sac à dos (ou autre objet isolant), le plus loin possible de
la paroi, en ayant pris soin d’éloigner le plus possible les objets
métalliques tels que mousquetons et dégaines. Celui qui assure doit
impérativement se vacher . Sur
l’eau : Tout
bateau constitue une saillie, donc un point d’impact privilégié pour la
foudre. La meilleure précaution est de rejoindre la rive. Il existe des
systèmes de protection reliant le mât et l’eau. Consignes
en cas de foudroiement : Si,
au cours de vos activités, vous assistez à un foudroiement, alertez en
premier lieu les secours ( au 15, le SAMU ; au 18, les pompiers ).
Les gestes élémentaires de survie peuvent sauver le traumatisé, qui n’est
évidemment pas chargé d’électricité. Si il est inconscient, cherchez son
pouls, et sa respiration. Et engagez sans tarder le bouche à bouche
associé au massage cardiaque. Par ailleurs, il faut le protéger d’un
second foudroiement, en l’écartant d’un lieu à risque ; il faut
éviter le refroidissement en l’enveloppant dans une couverture de survie
en attendant les secours ; il faut faire un petit bilan des lésions
qui peuvent être associées : fractures en cas de chute, hémorragie
sur une plaie… en savoir d'avantage : Voici les références d'un livre "La Foudre', de Claude Gary, aux éditions Masson, 2ème édition.
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